Madonna - Maripol et la mode des débuts ...

Quand Madonna fit ses premières apparitions devant un large public, son style avait été affiné pendant plusieurs années de dur labeur et de "collectionnite". Son look, était d'une part, inspiré par la mode punk - par exemple, l'allure débraillée du chanteur de The Slits, Viv Albertine - , et son sens de la mode était un ramassis excessif d'accessoires chics.

 

C'est quand elle habita dans l'East Village, à New York, que Madonna trouva sa plus grande inspiration pour s'habiller.

En fréquentant les marchés aux puces et les boutiques de soldes, elle joua sur les dissonances des couleurs, des styles et des accessoires: dentelle et lycra; hauts de sweat et robes, ect...

L'influence portoricaine importante dans la quartier forma so look et sa pratique; hip-hop, culture de rue, et graffitis. Tout cela a contribué au mix Madonna. Elle avait un faible pour le break-dance et l'introduira dans le clip "Borderline". Son tag - "Boy Toy" - devint un de ses attributs personnels significatifs.  

Bien habitués à réagir, Madonna et ses amies des Webo Girls (dénommées ainsi à la suite d'un engouement pour la danse hispanique, qui est fortement chargée sexuellement) cherchaient à se confronter avec leur look, en étudiant l'effet qu'elles faisaient sur les passants. Madonna  ne fit pas secret de son inspiration dans une interview, en 1985, à Vanity Fair, décrivant son apparence comme "la combinaison de la danse, du ragamuffin, de la new wave et du style portoricain populaire".

Lors de ses premières visites au Royaume-Uni pour la promotion d'Everybody, Madonna se cherchait. "La manière dont on s'habille est un jeu innocent; des bermudas, des socquettes, des chapeaux fous" se confia-t-elle au magazine Flexipop! en 1983. "Je ne veux pas porter quelque chose que je suis en train de déglinguer. Je ne me sens pas à l'aise avec ça. Mais je suis vraiment physiquement là, vous savez? Je bouge beaucoup."

 Link : Dancin' on Air - Everybody: Madonna's First Television Performance. 

Pour bouger, Madonna appréciait les collants noirs de ses années d'apprentissage de danse, popularisés ensuite par l'engouement pour l'aérobic et les phénomènes Fame et enfants de Fame. Avec son haut court, elle pourra afficher son nombril. Au début des années 1980, c'était presque révolutionnaire et alarma l'Amérique réactionnaire.

Erika Belle, une amie de Madonna dessina quelques-uns de ses premiers accessoires, mais c'est en faisant équipe avec un bijoutier et détaillant français installé à New York, (Maripol), que Madonna a cristallisé son look. Ils s'étaient connus dans le milieu new-yorkais, puis Maripol devint directeur artistique chez Fiorucci à New York.

Maripol stylisa Madonna pour ses deux premiers albums. La maquette de l'album "Madonna" caractérise le look d'origine de la chanteuse avec force, chaînes et bracelets. Les bracelets que Madonna portait était fait de matériaux recyclés.

Elle intégra des symboles religieux, chrétiens; cricifix et rosaires, qui prendront place dans la large palette de Madonna, mais qu'elle doit à la suggestion de Maripol.

"Pour Madonna, c'était une approche très spirituelle" explique-t-elle en 2007. "J'avais été aussi élevée dans la religion catholique, et Madonna et moi, nous nous sommes rebellés contre ça. Ma mère n'aimait pas ça. Il y avait une façon de me dire que si on portait quelque chose à l'oreille, je devnais une jeune fille moins catholique?".

 

L'engagement de Maripol rendit possible tout le travail que Madonna a justement réalisé. "Je faisais justement des bijoux en caoutchouc et je faisais des croix car j'adorais les punks. C'était parfait pour elle... Erika Bell avait l'habitude de lui faire des vêtements, je lui en donnais qui venaient de Fioruccin. C'était un mélange total."

Si l'image de Madonna sur son premier album est celle qui la fit connaître des gens; c'est sa collaboration avec Maripol qui ensuite la définit plus précisément. Leur collaboration la plus réussi, clairement fut "Like A Virgin". Maripol dessina Madonna et supervisa sa photo de couverture, qui a été prise par Steven Meisel à l'hôtel St Regis à Uptown New York. A l'origine, Sire avait voulu que Madonna adopte le style "Black Sabbath".  

Maripol n'apprécia pas et suggéra de respecter l'esprit de la chanson "Like A Virgin", même s'il était difficile de faire croire à la vertu virginale de Madonna.

 Sur la jaquette de l'album de "Like A Virgin", Madonna apparaît "sortant de son lit" et portant une robe de mariée personnalisée. Ce qui provoqua un certain trouble, c'est le caractère explicite du vieux tag de Madonna qu'elle porta cette fois sur une ceinture dessiné par Maripol et que Madonna enserre de manière lascive entre ses doigts recouverts de gants en dentelle. Les connotations sensuelles sont portées à l'extême. Bien qu'explicitement l'idée dût s'imposer que Madonna était un jouet pour les hommes, plus on remarquait sa force de caractère, plus on réalisait qu'en fait, c'était elle qui jouait avec les hommes.

Le look de Madonna a rapidement fait des milliers d'émules. Des millions de clones de Madonna ont alors ewacerbé leur féminité ainsi que leur esprit de provocation. C'était un style chic et pas cher, facilement imitable. Maripol et Madonna firent équipe pour produire une ligne de vêtements, produits dérivés, en vue du Virgin Tour. Diamants, bracelets, crucifix, et ceintures Boy Toy étaient l'objet de fortes demandes.

Le magazin new-yorkais de Maripol, Maripolotan, ou les nouveautés étaient constamment renouvelées, était débordé. Cela provoqua même un incident chez Macy's, ou Maripol côtoya Andy Warhol. Quand Madonna changea de look pour "True Blue", elle se tourna vers un style classique et traditionnel, laissant la mode la plus outrée pour ses costumes de scène. De son côté Maripol a du affronter des masses d'individus et un flot d'imitateurs, et fit faillite. Elle ne fit plus aucun bijou pendant une décennie...